L’Iran sème la zizanie au Maghreb
La guerre d’influence entre le royaume de l’Arabie Saoudite et l’Iran n’épargne pas les pays du Maghreb, surtout après la levée des sanctions internationales contre la République islamique.
La signature d’un accord de coopération touristique entre la Tunisie et l’Iran, le 11 décembre 2015, est considérée par des islamistes, dont le leader du courant Al-Mahaba, Hechemi Hamdi, comme un véritable danger pour la stabilité de la Tunisie et celle des pays voisins. Pour eux, l’objectif de la République islamique est de propager la doctrine chiite(une branche de l’islam), autre de nom des « subversions » et du « terrorisme ».
#Tunisie Tunisie – Hechmi Hamdi dit sa haine envers l’Iran: Le Président du Courant de… https://t.co/W8ukQ6NByu#TunisiaWatch#تونس
— Tunisia Watch ®™ (@Tunisia_Watch) 19 Janvier 2016
Hechemi Hamdi, accusé par ses détracteurs de travailler pour le compte de l’Arabie Saoudite, explique dans un tweet les raisons de son apposition à tout rapprochement de la Tunisie avec les Iraniens:
أقول لبعض الذين يكرهونني هنا بتونس
اذا دافعت عن #السعودية فهي تستحق وهذا شرف لي
إنما أقسم بالله أنني عارضت السياحة الايرانية دفاعا عن #تونس
— محمد الهاشمي الحامدي (@MALHACHIMI) 25 Janvier 2016
Je dis à quelques uns de ceux qui me haïssent ici en Tunisie. Si j’ai défendu l’Arabie Saoudite, c’est parce qu’elle mérite et cela est un honneur pour moi. Mais je jure par Dieu que je me suis opposé au tourisme iranien, rien que pour défendre la Tunisie.
Le leader du courant Al-Mahaba n’est pas le seul à avoir exprimé sa haine envers la République islamique et à l’avoir diabolisée. Nombreux sont les salafistes qui se félicitent sur Twitter de l’annulation dudit accord touristique, pomme de discorde entre Hachemi Hamdi et le gouvernement tunisien. Une information qui sera démentie plus tard par le ministère tunisien du tourisme.
Le compte Twitter Affaires Iraniennes (@iranianaffairs), qui s’intéresse aux relations entre les États arabes et l’Iran, rapporte :
تسعى إيران للتواجد بقوة في تونس والجزائر وتسعى لمحاصرة المغرب والتدخل في شأنها الداخلي ومن ذلك تصريحات لمسئولين إيرانية حول الصحراء الغربية
— شؤون إيرانية (@iranianaffairs) 25 Janvier 2016
L’Iran œuvre sérieusement pour faire sa place en Tunisie et en Algérie, ainsi qu’à coincer le Maroc et à interférer dans ses affaires internes. On cite en exemple les déclarations de responsables iraniens à propos du Sahara occidental.
Même si l’Algérie est l’un des rares pays du monde dit arabe à entretenir de très bonnes relations avec l’Iran, tout en gardant des liens avec le royaume wahhabite, le rival de l’Iran, des Algériens ont appelé récemment le gouvernement de Abdelmalek Sellal à expulser le diplomate iranien Amir Moussawi, sous prétexte que ce dernier dirige un réseau de diffusion du chiisme sur le territoire algérien.
Sara tweete :
عدد الشيعه في الجزائر 5 آلاف بعد 10 سنوات يصبحون 15 الف ثم 20 ثم يصيرون أقلية يطالبون بحقوقهم و يلطمون في ساحة الشهداء!! #اطردوا_امير_موسوي — #سارة_بنت_الجزائر (@OmOb_2) 24 Janvier 2016
Le nombre de chiites en Algérie est 5 mille. Et après 10 ans, ils seront 15 mille, puis 20 mille et ils deviendront une minorité qui revendiquera ses droits et qui sèmera la zizanie à la Place des Martyrs.
Concernant le Maroc, l’allié n°1 des Saoudiens dans la région du Maghreb, les islamistes évoquent la décision prise par Rabat, en 2009, de rompre ses relations diplomatiques avec Téhéran :
@LanaDeKroft@nhenin75@CdanslairF5@Annabbii@HadjSarrasins a l’étranger. Le Maroc avaient rompu tt lien ac l’Iran et fermé tt centre liés.
— Othman de la vega (@Slamiste68) 29 Janvier 2016
Mais n’est-il pas injuste de rendre responsable l’Iran de tous les maux du monde dit arabe? N’exagère-t-on pas sur le nombre de chiites dans le Maghreb? Parler d’un certain danger « chiite » n’est-il pas, en soi, une incitation à l’hostilité?
Voici la démographie religieuse du Maghreb selon un rapport du département d’État des États-Unis sur la liberté religieuse dans le monde, publié en 2014:
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