JO 2024 : enfin l’or pour l’Algérie !

La gymnaste franco-algérienne, Kaylia Nemour, a remporté ce dimanche 4 août, à l’Arena Bercy, la première médaille de l’histoire pour l’Afrique et l’Algérie en gymnastique aux Jeux olympiques. Formée en France et « rejetée » par la Fédération française de gymnastique (FFG), elle décide de porter les couleurs de l’Algérie en lui offrant la sixième médaille olympique de son histoire. Quelle revanche !

Kaylia Nemour, née en 2006 à Saint-Benoît-la-Forêt, en Indre-et-Loire, aurait pu décrocher cette médaille d’or pour la France. En 2022, Nemour, qui a aussi la nationalité française, a choisi de représenter l’Algérie au détriment de la France. Elle a été écartée de l’équipe de France en raison d’un problème osseux exigeant une intervention chirurgicale à chaque genou.

Sur X (ex-Twitter), des internautes déplorent la perte de la jeune championne. Ils s’en prennent à la Fédération française de gymnastique (FFG) qui, selon eux, a fait du chantage et manqué de respect envers la jeune athlète de 17 ans pour l’empêcher de concourir pour la France aux JO. Heureusement que l’Algérie lui a ouvert grand la porte. Elle était donc obligée de représenter le pays de son père si elle voulait participer aux JO. C’était sa seule chance !

Sans surprise, le pouvoir algérien s’attribue l’exploit de Nemour. Le président Abdelmadjid Tebboune l’a immédiatement félicité en direct à la télévision algérienne. Il était fortement ému, au point de pleurer. « Au nom de l’Armée, au nom de la Présidence de la République et au nom du peuple algérien, nous nous félicitons et nous félicitons notre athlète Nemour pour sa médaille d’or. », a-t-il déclaré.

Une pression sur le Maroc

L’Algérie, avec la médaille de Nemour, est désormais un pays médaillé. Or, nous les Marocains n’avons toujours pas remporté la moindre médaille lors de ces Jeux olympiques de 2024. Nous y participons avec une délégation de 60 athlètes. Leur préparation nous a coûté une fortune. Le Comité national olympique marocain (CNOM) a promis une prime de 200 525 dollars aux athlètes qui brilleront à Paris. En vain. « Alors que les footballeurs marocains réalisent un parcours historique aux Jeux olympiques de Paris, leurs compatriotes concourant dans d’autres disciplines sportives comme l’athlétisme, la boxe et le volley-ball sombrent, provoquant la colère des supporters marocains », signale le site Bladi.net.

Malgré les moyens considérables qu’ils ont à leur disposition, il s’est avéré que les Marocains sont à la traine derrière beaucoup d’autres nations. Eh bien, la montagne a accouché d’une souris ! L’Opinion s’interroge : « comment nos chances de médailles se sont réduites comme peau de chagrin ?« . En effet, « Khadija Mardi, dernière représentante de la boxe marocaine, a été éliminée en quarts de finale contre l’Australienne Caitlin Parker dans la catégorie des moins de 75 kg. La championne du monde des poids lourds en 2023 à New Delhi, ne rapportera pas, à son tour, de médaille« , déplore le quotidien marocain. Pour le journal, « les résultats globalement décevants de la délégation marocaine méritent de lever le débat sur la nécessité d’une stratégie globale visant à faire s’élever le niveau du sport en général au sein du Royaume. »

Le journal électronique algérien TSA se réjouit du malheur des athlètes marocains : « à une semaine de la fin des JO de Paris 2024, les pays comptent les médailles que leurs athlètes ont gagnées ». Au Maghreb, ajoute le journal, « c’est l’Algérie qui arrive en tête avec déjà deux médailles, dont une en or grâce à Kaylia Nemour (…) en attendant la demi-finale de la boxeuse Imane Khelif ». Et si la Tunisie a déjà gagné une médaille d’argent, « le Maroc n’a toujours rien inscrit à son palmarès durant ces JO. Les athlètes du royaume engagés dans ces jeux sont éliminés à tour de rôle, ce qui suscite la colère des Marocains », rappelle le quotidien algérien.

Un changement doit s’opérer

En attendant le résultat de la rencontre qui oppose ce lundi 5 août le Maroc à l’Espagne, à Marseille, ainsi que la performance de nos compatriotes en athlétisme, une chose est sûre : il faudra faire le ménage au sein du Comité national olympique marocain (CNOM). Il est aussi temps de varier les disciplines où participent les Marocains en accordant davantage de ressources à toutes les fédérations sportives nationales, comme c’est le cas pour le football qui bénéficie de la plus grande partie de l’aide publique.

Il est clair que la Fédération française de gymnastique (FFG) a fait cadeau d’une championne au pouvoir algérien. Néanmoins, il serait préférable que l’Algérie et le Maroc investissent dans la formation de leurs propres sportifs au lieu de compter toujours sur les binationaux.